7-ORANGE et BOLLENE

Après sa libération ... de retour à Orange ...

Il reprit la gérance  dans son Hotel restaurant..le PETIT ST JEAN A ORANGE ....

Il était brisé par tant de souffrance.. le gôut n'y était pas.. reprendre la vie normale après tant de cassures c'est difficile... beaucoup ne s'en sont jamais remis...

Il prit plusieurs serveuses - mais il y avait de plus en plus de travail - et de plus en plus de clients..

La France voulait oublier la guerre.. revivre..

Puis il embaucha une jeune femme de 23 ans - frêle -délicate -  elle portait des lunettes  - courageuse ainée de 13 frères et soeurs.. d'origine Espagnole 

MAMAN .......Dolores Maria surnommée Lola par papa... Née à Belmonte ESPAGNE

famille MARTOS https://fr.wikipedia.org/wiki/Martos

- Elle travaillait - encaissait et lorsqu'il y avait trop de travail elle faisait appel à ses soeurs et frères car elle était l'ainée d'une famille de réfugiés Espagnols de 13 enfants - tous disponibles et tous prêts à rendre service

-Elle aimait aussi danser, s'amuser - faire la fête .... c'était une bonne danseuse...

Dans le restaurant Hotel le PETIT ST JEAN.. il y avait une piste de danse interieure toute en bois ...  Posée sur une cave secrête... Il y avait une place pour un orchestre et une piste de danse exterieure.. Les gens dansaient avec des patins à roulettes..

Papa organisait des concours...de danse en patin ou sans patin..

Les parents  de Dolores (notre mère) ont fui l'Espagne et la Guerre civile pour se réfugier a St Marcelin - Vaucluse

. Mon grand père MARTOS est né à JAEN en ESPAGNE.... Il  était ferronier et ma Grand mère Isabella etait femme au foyer.. et enceinte quand elle est arrivée en France.. Voulant que Maman soit espagnole .. elle est allée dans son village natal en Espagne accoucher de maman...qu'ils appelèrent  MARIA DOLORES .. Maman devint l'ainée de 13 enfants...Louis, Michel, Carmen,Mado, Isabelle, Françoise, Odette, Estelle, Florence, etc...

 Mr Amar -travaillait beaucoup..  jouait aux cartes - et continuait de fêter la libération.avec ses amis.. il allait aussi a la chasse, jouait aux boules.. etc.. il reprenait goût à la vie et se refaisait une santé. -

Puis ce qui devait arriver arriva -

Ils tombèrent amoureux et elle tomba enceinte 

- mais trop de travail et trop de soucis - et un empoisonnement en buvant du lait en boite -(genre lait Neslé) pas frais.. elle faillit perdre la vie -il lui tenait la langue quand on le médecin lui faisait les piqures contre le tétanos de peur qu'elle ne l'avale ..elle ne résista pas et elle perdit le bébé à 6 mois de grossesse -

Il en souffrit et promit que lorsqu'elle tomberait enceinte une nouvelle fois -qu' elle ne travaillerait plus -

marions-nous lui demandait-il mais elle ne voulait pas -


Et voila c'est là que j'entre en jeu.. C'est donc le 19 Janvier 1947 que je naquis au Restaurant Hotel Le  ST JEAN a ORANGE - Rien de trop beau pour ce bébé - (Mr AMAR - a 46 ans et je suis son premier enfant vivant- maman a 34 ans ) : le plus beau berceau - les plus beaux vêtements - et de la musique - des visites dans la chambre de tous les clients - et la fête pour arroser ce bébé - tant attendu - et un baptême au champagne - et encore la fête car après la libération des camps de concentration -  rien ne peut arriver de plus beau que la naissance d'un bébé - dans le restaurant qu'il aime avec la femme qu'il respecte et aime le plus au monde.. -

Les parents de Mr Amar sont décédés - seule sa petite soeur est encore en vie - il la fait donc venir pour qu'elle  voit "son bébé "  - Il aime sa soeur - et la gâte - mais elle aussi a un foyer un mari et des enfants (deux garçons Mohamed et Mabrouk et une fille Garmia) - elle ne peut rester que quelques jours.. mais il est heureux - enfin le bonheur -

 vivons vivons à cent à l'heure - comme tous les gens simples : il ne se complique pas la vie - tout est là pour être heureux alors profitons ne pensons pas trop loin - vivons..
Maman n'avait pas une bonne santé - et elle travaillait trop - car elle voulait que tout soit parfait - restaurant super propre - maison bien entretenue - bébé bien habillé - difficile pour un petit bout de femme de 1 m 63 et 5O KG-

 Puis 1 an après rebelote - encore enceinte et cette fois-ci d'un petit Serge - Mon père est fou de joie car là il a un garçon - et là c'est plus que la fête c'est la super fête......
Les Orangeois en 1950 commencent à changer de mentalité - la guerre est loin et il y a de plus en plus d'étrangers qui s'installent dans le Vaucluse

-ce sont des jeunes soldats appelés pour lutter contre les allemands et  ils sont restés après la guerre et font des petits boulots.. ou alors ils fuient la pauvreté de leur pays - et les choses commencent à se sentir - le chiffre d'affaires ralentit -

BOLLENE .....En allant chasser sur les bords du Rhône  -a ST Pierre de Senos..........Il lui vient l'idée -sur le conseil de ses amis - d'ouvrir un Hotel restaurant à Bollène puisque pendant 5 ans - il y aura un super chantier sur les bords du Rhône -

la construction de l'Usine Hydro-électrique de Bollène -

Il vent l'Hotel le Petit St JEAN - et construit en préfabriqué .... un Hotel LE BEAU SOLEIL Sur le bord du Rhone a l'emplacement de l'actuELLE uSINE André Blondel

Il s'installe donc avec toute sa famille - femme - enfants et beaux parents - belles soeurs -

Il construit un restaurant avec piste de Danse et patins à roulettes avec aussi 20 chambres pour le personnel...   qui travaille sur le chantier.. Le restaurant s'appelle "LE BEAU SOLEIL"près du contre canal USINE ANDRE BLONDEL - BOLLENE -


En 1951 naissance de Christiane - Maman est encore jeune puisqu'elle est née en Espagne en 1919 - Elle n'aime pas la restauration - elle n'aime pas le bar -

Elle aime le tricot.. la couture.. les parfums...les jolis vêtements.. l'angora.. le luxe...

elle veut ouvrir un magasin  / e ou elle Mercerie ou elle vendrait de la laine - des vêtements -des jouets - des bijoux et parfum - c'est ce qu'elle aime -

Papa es tout de suite d'accord.. il veut l'isoler de la foule.. ... la Mercerie est ouverte dans la maison... a la place de la salle à manger... du salon et de la cuisine.. elle colle nos chambres et nos salles de bains...le top pour papa.. ses enfants et sa femme isolés de la populasse du chantier ouvriers et leurs copines..

L'hotel Restaurant le Beau soleil marche a fond...

Mr AMAR - joue de plus en plus aux cartes  mais il fait "marcher" le commerce -
quelque fois dans son restaurant l'on se croirait à "Chicago" les ouvriers du barrage "craquent " tout leur fric dans son bar à boire et à jouer - puisque 50 km à la ronde il n'y a pas d'autre bar-restaurant .. c'est la CITE IV -
Au milieu de la salle un poil à charbon est installé et tout le monde - l'hiver - se retrouve autour de ce poil.. à discuter - chanter selon l'humeur et l'heure de la journée..
derrière le bar 4 serveuses qui servent des boissons chaudes ou froides et des repas - les chambres sont occupées en permanence -
Pour occuper les longues soirées d'hiver des concours de "loto" avec panier garni sont organisés -
J'ai 6 ans  - Serge 4 ans et nous allons à ST PAUL 3 CHATEAUX dans une école privée tenue par des religieux..Nous sommes pensionnaires -

Papa n'aime pas ça mais il ne peut contrarier maman - et la famille  Martos.

Moi j'aime :c'est une école privée  tenue par des religieuses et des prêtres.. je fais des dessins avec une plume que je trempe dans un encrier - je me prends pour une "grande" j'aime l'odeur de cette école 

- les bureaux en bois avec un couvercle sur le dessus sont cirés et ça sent bon la cire - tout le monde est poli et gentil dans cette école - les enfants sont bien habillés avec une blouse bleue marine et nous pouvons monter tout à fait en haut au Mirador ou se trouve un jardin suspendu sur le toit de l'école -..


Nous ne resterons qu'une année dans cette école papa ne veut pas que nous soyons loin de lui - après tout je le comprends  - il a trop attendu avant d'avoir des enfants -
trop souffert aussi - pour les voir partir le lundi et ne rentrer que le samedi à la maison - ..

c'est bizare mais Serge ne se souvient pas de ce moment...


Les enfants sont donc inscrits à l'école de la CITE IV - pas de souvenir

.. seul souvenir les clients qui dansent ou font des tours de patins à roulettes sur la piste - et le grand comptoirs pleins de clients et de clientes qui boivent et rient et le restaurant toujours plein de clients affamés -


Maman a quitté les lieux - elle tient sa mercerie -mitoyenne au restaurant et collées à notre appartement - Elle est heureuse et belle - papa aussi la trouve belle -

il est jaloux car des hommes commencent à "tourner" autour d'elle 

- lui se désintéresse de plus en plus de son commerce il part le matin à la chasse très tôt avec ses copains et rentre tard le soir ... il va Au Barry - après avoir visité Souk Arhas.. je comprends la suite des évènement.. Le Barry est l'identique de sa ville natale...Le mêle décors.. les mêles odeurs d'arbres sauvages.. Les mêmes maisons en pierre de taille...

En son absence...- c'est le "famille" de maman qui tient le commerce et tout le monde vit ici - 

La maison de mes parents de plein pieds.. était derrière la mercerie.. Il y avait la chambre des parents..puis notre chambre à Serge et à moi..  un WC et salle de bain.

. comme nous étions très près du barrage .. une nuit des rats sont entrés par les fenetres des WC.. ils ont grimpé sur nos lits et nous ont attaqués serge et moi..

Nous sentions la nourriture et le lait...

nous avons hurlé ...papa est sorti il a vu les rats sur nous.. du sang..partout.... affolé il a pris une barre de fer.. qu'il gardait près de son chevet ... pour nous protéger en cas de visite impromptue.

.Nous a fait grimpés sur son lit près de maman qui nous couvraiet et criait et nous nous pleurions plein de sang.

.. lui s'est mis a attaquer les rats.. qui se rebiffaient contre lui..ils l'attaquaient.. Ils l'ont mordu a la jambe et finalement il en a tué deux et les autres se sont échappés.

. J'ai toujours les traces des morsures...mon frère aussi.

Et j'ai les images de ce papa courageux... se battant pour sa famille...

.quelques années sont passées le barrage est enfin construit -

il enterrera plusieurs centaines de personnes  mortes sur le chantier épique..

- les ingénieurs et les ouvriers partent vers "d'autres barrages"


Les affaires commencent à péricliter  - restent quelques ingénieurs et techniciens - chargés de la maintenance - leurs maisons sont en construction et ils vont faire venir leurs familles – 

Nous aussi notre vie va basculer....

En allant à la chasse papa a repéré une belle caverne - grande et avec une vue imprenable sur la vallée du rhone.. elle est belle - ensoleillée et sur le mur de l'entrée est sculté un reptile préhistorique.. Il la veut..

mais le village est classé - Impossible d'acheter - Il rencontre par hasard un paysan qui ramassait avec son chien des "truffes" –
- il lui pose des questions sur ce village et - hasard ou chance ce paysans connait le propriétaire de la fameuse "caverne" (il faut dire que dans le village il n'y avait pas plus de 100 habitants à la Cité IV ) après le départ des "barragiens"

- Il le rencontre - c'est un Monsieur bourru un paysan qui a hérité de ses parents d'une maison et de terrains  au Barry  - ils sympathisent donc et vont souvent à la chasse ensemble ou à la cueuillette des "truffes" avec leurs chiens -et font de bonnes omelettes..

nous allons habiter - dans la grande caverne une alcove sera la chambre des parents -

un coin de la cuisine sera pour les lits des enfants puis il "contraint" maman à le suivre avec les 3 enfants - Elle est encore enceinte de SUZANE - (à l'époque la contraception était interdite et l'avortement aussi) Et toujours pas mariée..

Elle ne veut pas. et repousse toutes ses propositions - Si tu ne veux pas venir je partirai seul avec les enfants..


Un peu de technique
- Usine André Blondel © Compagnie Nationale du Rhône L’aménagement de Donzère-Mondragon, le plus productif du Rhône, assure à lui seul 13 % de la production hydro-électrique de la Compagnie Nationale du Rhône, soit l’équivalent de la consommation annuelle de la ville de Lyon ! Il se caractérise également par ses dimensions exceptionnelles : il comprend en effet le plus long canal de dérivation et la plus haute écluse du Rhône. La centrale, située à Bollène, compte six groupes de production. Le débit maximum turbinable par l’usine s’élève à 1 970 m3/s. Chacune des six turbines possède une puissance de 59 MW et entraîne le rotor d’un alternateur. La tension des alternateurs passe de 10 500 V à 220 000 V grâce à des transformateurs situés au poste EDF d’évacuation d’énergie qui est relié au réseau électrique européen. L’aménagement est équipé de six vannes-déchargeurs installées en rive gauche. Celles-ci s’ouvrent lors des arrêts brusques de la centrale pour éviter la formation de vagues en amont, préjudiciables à la navigation. Ces vannes peuvent évacuer 255 m3/s chacune. Une passe à poissons a été construite à proximité du barrage, afin de faciliter la remontée des poissons vers leur lieu de frai. L’usine est aujourd’hui classée monument historique. Fiche technique . Mise en service : 1952. Production annuelle moyenne : 2,14 milliards de kWh. Chute maximum : 22,50 m. Puissance installée : 354 MW _________________________



Bollene usine hydroelectriqueBollene usine hydroelectrique







Bollene la mairieAaapatin

Ob f5417e st pierre senos